CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE AU TOGO
LES
BOURSIERS DU MANDELA WASHINGTON FELLOWSHIP ONT ORGANISE UNE JOURNEE EN
L’HONNEUR DE LA JENESSE TOGOLAISE
En prélude à la journée internationale de la jeunesse
célébrée chaque 12 août de l’année, les boursiers du Mandela Washington
Fellowship (Young African Leaders Initiative-YALI) ont organisé une journée sur
divers thèmes en faveur de la jeunesse togolaise. C’est la salle de conférence
du SAZOF (Lomé) qui a accueilli l’évènement ce mardi 9 août 2016.
La salle de conférence
du SAZOF était archicomble de monde ce mardi 9 août 2016. La jeunesse togolaise
était à l’honneur. Les boursiers du programme Young African Leaders Initiative(YALI),
avec l’appui de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo ont organisé une
série de tables-rondes, d’ateliers et de conférences-débats pour marquer la
journée internationale de la jeunesse qui devait être célébrée trois jours plus
tard, le 12 août.
Les activités ont démarré
dès 9 heures par une table ronde axée sur le thème « engagement politique, économique et sociale des jeunes filles au Togo,
Etat des lieux, obstacles et approches de solution ». Pour en parler,
les organisateurs ont fait appel à quatre femmes qui ont fait leurs preuves en
matière de leadership et de réussite dans leurs domaines respectifs. Il s’agit
de Mme GBADEGBEGNON, Mme AQUEREBURU, Mme
Epiphanie HOUMEY et de Mme Christine Agnélé MENSAH. Ce fut un grand moment
d’échanges riches en enseignements pour l’auditoire composé essentiellement de
jeunes. Au cours des débats, les animatrices ont été toutes unanimes pour dire
aux jeunes filles togolaises de se débarrasser de tous les préjugés et
stéréotypes qui les maintiennent encore dans la position de « sexe faible »,
incapables de faire des exploits au même titre que les hommes. Pour y parvenir,
il va de soi qu’elles doivent jouir
d’une bonne santé. Elles doivent aussi et surtout éviter les grossesses précoces
et non désirées qui constituent l’un des freins majeurs à l’épanouissement de
la femme de nos jours. C’est pourquoi, les organisateurs ont prévu une
conférence-débat sur la « santé et
éducation de la jeune fille : contraception, prévention du cancer de sein
et autres ». Ce thème a été présenté par le docteur GONCALVES,
obstétricien de son état. « Il faut
choisir de tomber enceinte et non que la grossesse vous tombe dessus »
a martelé le docteur en guise de leitmotiv à l’endroit des jeunes filles. Et
pour ce faire, M. GONCALVES n’a pas manqué d’apprendre aux jeunes filles, les
méthodes les plus efficaces de contraception qui vont de l’auto-observation aux
préservatifs en passant par les spermicides. Si toutes les méthodes citées sont
efficaces, le docteur trouves cependant l’usage des préservatifs et
l’auto-observation plus recommandables et se montre dubitatif envers les
spermicides, surtout la pilule dite « pilule
du lendemain » qui selon lui peut engendrer des conséquences fâcheuses
pour la femme en ce qui concerne la fertilité. Quant au cancer du sein, l’homme
de santé fait court. Il recommande juste un test dès l’âge de 9 ans aux jeunes
filles.
Les organisateurs
n’avaient pas que prévu des thèmes concernant la jeune fille. Il y avait aussi
des thèmes d’intérêt général. Comme cette conférence sur la « jeunesse et corruption »
présentée par M. Joël AMEYOU, un juriste. L’homme débute avec des chiffres et
statistiques effarants et bouleversants. De ses propos, on note que « le Togo est le 10ème pays le plus
pauvre de la planète, le Togo est le pays où il y a le moins d’installations
sanitaires au monde, notre pays a été classé plusieurs fois comme le pays où
les gens sont les plus malheureux, nous sommes en tête des pays où il y a plus
de flux financiers illicites, … ». Des records qui montrent les effets
néfastes de la corruption et qui justifient la situation des moins reluisantes
dans laquelle se trouve notre pays. Pour rectifier le tir, M. AMEYOU pense que
les Togolais doivent accepter de payer le prix. Et pour lui, payer le prix
implique qu’il faut d’ores et déjà que les jeunes commencent à adopter de
nouvelles habitudes telles que : le refus de la compromission et celui de
payer ou de recevoir les pots de vin, l’éducation politique et citoyenne. Le
conférencier poursuit en recommandant à la jeunesse d’être le changement qu’ils
veulent ; ainsi, « plutôt que
le changement viennent de la présidence de la république, c’est le changement
qui marchera vers la présidence et s’y installera pour toujours »,
conclut-il sur un air d’espoir. La conférence suivante s’inscrit dans la même
logique. Elle a pour thème les « différentes
formes de participation des jeunes : jeunesse et citoyenneté ».
C’est à M. Abdel-Hamid BEIMA que l’honneur a chu de la présenter. Selon lui,
être citoyen, c’est avoir des droits et des devoirs et se sentir concerné par
les activités qui ont cours dans sa communauté. Et être citoyen selon M. BEIMA,
c’est aussi s’engager politiquement et socialement tout en faisant preuve
d’amour et de solidarité envers ses concitoyens. Pour illustrer ses propos, il
donne l’exemple des USA où l’on inculque aux enfants dès le bas âge, l’amour de
la patrie, les travaux d’intérêt général et la solidarité envers les autres. Il
souhaiterait la même éducation au Togo. Et l’on ne peut parler d’éducation, de
développement et d’engagement de nos jours et faire abstraction des médias. Les
organisateurs ne l’ignorent pas. C’est pourquoi ils ont prévu une conférence
sur les « jeunes et médias ».
Pour M. Sylvio COMBEY qui présentait ce
thème, nous sommes en pleine révolution technologique et les médias sont un
vecteur de développement puissant. S’en passer selon lui serait synonyme de
ramer à contre-courant de l’histoire. Pour cela les jeunes devraient se familiariser
à l’utilisation des médias ; surtout ceux dits « nouveaux
médias ».
L’un des moments les
plus animés de la journée reste incontestablement l’atelier sur « la confiance en soi et l’art oratoire ».
M. André Kagni AFANOU qui l’animait a été accueilli telle une rock star par des
ovations bien nourries de l’auditoire qui semble en être avide. Et cela dénote
de l’importance que revêt ce thème pour
les jeunes. Sur la confiance en soi, M. AFANOU croit que nul ne peut parvenir à
accomplir une œuvre s’il n’est pas animé d’une profonde estime de soi et d’un
réconfort intérieur. C’est pourquoi il conseille fortement aux jeunes d’avoir confiance en leurs
potentiels et en leurs capacités. Concernant l’art oratoire, il pense que les
jeunes doivent maîtriser les principes fondamentaux de prise de parole en
public. Et l’un de ces principes selon lui est la maîtrise parfaite de son
sujet. Pour cela il conseille aux jeunes d’approfondir leurs connaissances dans
leurs spécialités. Ainsi, ils pourront en parler avec aisance et éloquence si
l’occasion venait à leur être offerte. Dans la foulée, un concours d’art
oratoire a été organisé à l’endroit des jeunes filles. Le concours mettait au
prise cinq jeunes étudiantes. Des cinq filles en lice, la nommée Doria Ablavi
ATSINOU a été sacrée lauréate. Ainsi aurait été marquée la journée
internationale de la jeunesse au Togo.
Le programme Mandela
Washington Fellowship (Young African Leaders Initiative-YALI) est une bourse
instituée par le gouvernement américain et qui offre l’opportunité à plus de
1000 jeunes africains de voyager en Amérique pour se perfectionner dans leurs
domaines d’activité et de s’enquérir de l’expérience américaine pendant six
semaines, chaque année. Ce programme a vu le jour en 2010 et a pour but d’encourager
l’entrepreneuriat des jeunes africains, de faciliter le contact entre le peuple
américain et ceux de l’Afrique et enfin de favoriser le transfert de
technologie. Etant donné que cette bourse est l’œuvre du président Barack
Obama, d’aucuns craignent qu’elle disparaisse après le départ de ce dernier de
la maison blanche en novembre prochain. Interrogé sur cette question à la fin
des activités, l’ambassadeur des USA au Togo M. Gilmour
rassure : « Oui, je pense
que le programme YALI va continuer. C’est dans l’intérêt national des USA de
maintenir le contact avec l’Afrique et d’encourager les jeunes leaders
africains. Donc je suis optimiste que ce programme va continuer après Obama ».
Vivement que le congrès américain accepte de l’inclure au budget après la
départ de son initiateur.
Marcel AKONARO
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